Édition du vendredi 26 janvier 2018
Développement du sport féminin : les collectivités ont aussi un rôle à jouer
Comment « féminiser le sport et sa pratique », alors que, par exemple, à peine un peu plus d’un tiers des licenciés dans les fédérations sportives sont des femmes ? Et au-delà des fédérations, au quotidien, comment favoriser la pratique du sport par les femmes ? Des éléments de réponse ont été apportés lors d’un colloque qui a eu lieu mercredi 24 janvier à Paris. Ce colloque était organisé dans le cadre du Tour de France de l’égalité, une initiative lancée le 4 octobre dernier sous l’égide du Premier ministre et du secrétariat d’État à l’Égalité entre les femmes et les hommes. La journée s’articulait autour de plusieurs tables rondes, dont une portant sur le rôle des collectivités et du secteur public.
Le constat est connu : les femmes font moins de sport, s’arrêtent plus jeunes ; les préjugés sexistes sont particulièrement présents dans les milieux sportifs et découragent bien des filles. Pour les intervenants, combattre les préjugés et les inégalités dans ce domaine passe surtout par un travail de terrain, dans les gymnases, les écoles, les quartiers, et bien sûr auprès des clubs. « En tant que politiques, on a un vrai levier avec les subventions », explique à Maire info Françoise Bey, adjointe au maire de Strasbourg chargée des droits des femmes. Sa ville donne aux clubs « un peu plus de subventions quand, entre 12 et 16 ans, ils ont davantage de filles et arrivent à les garder » et insiste sur « l’égalité de traitement sur les créneaux d’entraînement ». Ce qui peut signifier aussi l’ouverture de créneaux spécifiques pour que les femmes qui ont des contraintes familiales puissent s’entraîner.
À Poissy, le maire Karl Olive est allé un peu plus loin en mettant en place deux heures hebdomadaires de sport sur le temps de travail pour tous les agents municipaux qui le souhaitent, un dispositif utilisé à 55 % par des femmes.
Ce type d’intervention directe est en revanche impossible avec les pratiques libres. C’est le cas des installations de « street workout », qui se développent : théoriquement accessibles à tous, ces agrès de musculation de rue sont en réalité utilisés majoritairement par la gent masculine, surtout dans les quartiers populaires. En cause : les pressions directes qui peuvent s’exercer sur les filles et « l’intériorisation des préjugés de genre ». Face à ces préjugés qui découragent les femmes d’utiliser l’espace public pour faire du sport, plusieurs intervenantes au colloque ont estimé que les mairies ont intérêt à intervenir dès l’école primaire avec, par exemple, des actions de sensibilisation dans les cours de récréation et des formations spécifiques pour apprendre aux personnels à « déconstruire » ces stéréotypes et ces préjugés. « Quand on porte les lunettes du genre, on voit les choses différemment. C’est pour cela que la formation est essentielle », résume Françoise Bey.
Si la journée a été riche en exemples d’initiatives, elle n’a pas été exempte de critiques à l’attention du gouvernement. Patricia Costantini, ancienne entraîneuse de l’équipe de France de volley-ball et militante de l’égalité femmes-hommes dans le sport, a soulevé deux problèmes : la disparition des plans de féminisation qui figuraient auparavant dans les conventions d’objectifs adressées aux fédérations sportives par le ministère et celle de la ligne budgétaire du Centre national pour le développement du sport (CNDS) consacrée au sport féminin dans les territoires. En 2016, ce sont 19,83 millions d’euros qui avaient été alloués, dans la part territoriale des dépenses du CNDS, à des actions en faveur des femmes et des jeunes filles. Ils ne le seront plus cette année.
Le constat est connu : les femmes font moins de sport, s’arrêtent plus jeunes ; les préjugés sexistes sont particulièrement présents dans les milieux sportifs et découragent bien des filles. Pour les intervenants, combattre les préjugés et les inégalités dans ce domaine passe surtout par un travail de terrain, dans les gymnases, les écoles, les quartiers, et bien sûr auprès des clubs. « En tant que politiques, on a un vrai levier avec les subventions », explique à Maire info Françoise Bey, adjointe au maire de Strasbourg chargée des droits des femmes. Sa ville donne aux clubs « un peu plus de subventions quand, entre 12 et 16 ans, ils ont davantage de filles et arrivent à les garder » et insiste sur « l’égalité de traitement sur les créneaux d’entraînement ». Ce qui peut signifier aussi l’ouverture de créneaux spécifiques pour que les femmes qui ont des contraintes familiales puissent s’entraîner.
À Poissy, le maire Karl Olive est allé un peu plus loin en mettant en place deux heures hebdomadaires de sport sur le temps de travail pour tous les agents municipaux qui le souhaitent, un dispositif utilisé à 55 % par des femmes.
Ce type d’intervention directe est en revanche impossible avec les pratiques libres. C’est le cas des installations de « street workout », qui se développent : théoriquement accessibles à tous, ces agrès de musculation de rue sont en réalité utilisés majoritairement par la gent masculine, surtout dans les quartiers populaires. En cause : les pressions directes qui peuvent s’exercer sur les filles et « l’intériorisation des préjugés de genre ». Face à ces préjugés qui découragent les femmes d’utiliser l’espace public pour faire du sport, plusieurs intervenantes au colloque ont estimé que les mairies ont intérêt à intervenir dès l’école primaire avec, par exemple, des actions de sensibilisation dans les cours de récréation et des formations spécifiques pour apprendre aux personnels à « déconstruire » ces stéréotypes et ces préjugés. « Quand on porte les lunettes du genre, on voit les choses différemment. C’est pour cela que la formation est essentielle », résume Françoise Bey.
Si la journée a été riche en exemples d’initiatives, elle n’a pas été exempte de critiques à l’attention du gouvernement. Patricia Costantini, ancienne entraîneuse de l’équipe de France de volley-ball et militante de l’égalité femmes-hommes dans le sport, a soulevé deux problèmes : la disparition des plans de féminisation qui figuraient auparavant dans les conventions d’objectifs adressées aux fédérations sportives par le ministère et celle de la ligne budgétaire du Centre national pour le développement du sport (CNDS) consacrée au sport féminin dans les territoires. En 2016, ce sont 19,83 millions d’euros qui avaient été alloués, dans la part territoriale des dépenses du CNDS, à des actions en faveur des femmes et des jeunes filles. Ils ne le seront plus cette année.
J.N.
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